本帖最后由 雨荷风 于 2015-10-7 20:58 编辑
法国19世纪诗人波德莱尔原著《恶之花》书中,《乞财的诗神》:
Ô muse de mon coeur, amante des palais,
Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées,
Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées,
Un tison pour chauffer tes deux pieds violets?
Ranimeras-tu donc tes épaules marbrées
Aux nocturnes rayons qui percent les volets?
Sentant ta bourse à sec autant que ton palais
Récolteras-tu l'or des voûtes azurées?
II te faut, pour gagner ton pain de chaque soir,
Comme un enfant de choeur, jouer de l'encensoir,
Chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guère,
Ou, saltimbanque à jeun, étaler tes appas
Et ton rire trempé de pleurs qu'on ne voit pas,
Pour faire épanouir la rate du vulgaire.
《乞财的诗神》
我心中的诗神缪斯,你是诗宫情人,
当元月北风呼啸,大雪纷飞之夜,
烦恼幽幽萦绕——哦!此刻,
可有炭火温暖你那冻紫的双足?
你想用透过窗户的黯淡夜光
重新温暖冻伤僵硬的双肩?
你感知钱囊干瘪,仿佛你的诗殿,
莫非你将从蔚蓝的苍穹收获金币?
为了挣得每晚糊口的面包,你必须
像唱诗班的儿童,玩着讨食的游戏
——歌咏你并非相信的赞美诗篇。
抑或像街头饥饿的乞丐,卖弄技艺,
苦涩的笑容,浸泡于哀伤的泪水中
——为博取凡夫俗子的开怀一乐。
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