本帖最后由 雨荷风 于 2015-10-7 19:05 编辑
法国19世纪诗人波德莱尔的原著《恶之花》书中,《永远如此》:
Semper eadem
"D'où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange,
Montant comme la mer sur le roc noir et nu?"
— Quand notre coeur a fait une fois sa vendange
Vivre est un mal. C'est un secret de tous connu,
Une douleur très simple et non mystérieuse
Et, comme votre joie, éclatante pour tous.
Cessez donc de chercher, ô belle curieuse!
Et, bien que votre voix soit douce, taisez-vous!
Taisez-vous, ignorante! âme toujours ravie!
Bouche au rire enfantin! Plus encor que la Vie,
La Mort nous tient souvent par des liens subtils.
Laissez, laissez mon coeur s'enivrer d'un mensonge,
Plonger dans vos beaux yeux comme dans un beau songe
Et sommeiller longtemps à l'ombre de vos cils!
《永远如此》
您曾问:“您哪来的这奇特忧愁?
如浪潮一般,涌向光秃秃的黑色礁石。”
——当我们的心一摘下爱的果实之后,
生活便痛苦了,此乃众所周知的秘密。
这忧虑——非常简单、毫不神秘
——像您的喜悦一样,显而易见。
噢,好奇的美人!您休要追问,
虽然您的嗓音柔美,但也请沉默!
别出声,无忧之人!始终愉悦的灵魂!
收敛幼稚的笑容!死亡胜过浮生——
哦,死神常常用巧妙的锁链将我们困住。
愿您让我、让我的心陶醉于虚幻,
钻入您漂亮的双眸,正如沉浸于一场美梦,
永远睡在您那睫毛的庇护之中!
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