本帖最后由 雨荷风 于 2015-10-7 16:16 编辑
法国19世纪诗人波德莱尔原著《恶之花》诗集,《盲人》:
Les Aveugles
Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux!
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme les somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,
Comme s'ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. O cité!
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,
Eprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,
Vois! je me traîne aussi! mais, plus qu'eux hébété,
Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles?
《盲人》
我的灵魂呀,凝视他们吧——真吓人! 他们像木偶一样,举止有点儿滑稽, 可怕又怪异,犹如梦游病人, 阴森的眼珠,不晓得在直视哪里。
他们的双目,失去神圣的光亮, 仿佛遥望远方,举头向天, 从未见过他们低头冥想, 向路面垂下那沉甸甸的脑袋。
他们如此穿越无尽的黑暗—— 这永恒寂静之兄弟。啊,城市! 当你在我们周围唱歌、大笑、喊叫,
沉溺在欲乐之中,超越忍受极限, 看哪!我同样举步维艰,但比他们更愚钝, 我问:“所有这些盲人,在天幕上找寻什么?”
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